Arbanassi

Village-musée, situé à 4 km au nord-est de la ville de Véliko Tarnovo. C’est un des jayaux du patrimoine architectural bulgare qui attire des milliers de touristes par ses anciennes maisons et églises, datant du XVII ème et du XVIII ème siècles. On suppose que le village existait encore à l’époque du Deuxième royaume bulgare, quand Véliko Tarnovo était capitale de la Bulgarie. Au Xvème à la population locale se joignirent de nombreux Slaves, venant de la ville de Moshopol, en Epire du Nord, et de la ville de Bérate, actuellement en Albanie. Au XVIIème siècle Arbanassi eut la réputation d’un grand centre d’élevage et de commerce. Ses habitants vendaient des troupeaux de moutons, des peaux, de la viande, de la laine de très haute qualité comme dans les terres de l’Empire Turc, ainsi qu’en Perse, Inde, Russie, Italie, Autriche-Hongrie. Les attaques fréquentes des bandits de toute nationalité et le manque de sécurité poussèrent les habitants d’Arbanassi de construire des maisons-forteresses, sans balcons, ni “tchardaks” découverts, aux murs épais de pierre, aux fenêtres étroites grillagées de fer aux cachettes intérieures secrètes; et les cours furent entourées de hautes murailles solides, aux lourdes portes cochères à deux battants. L’air inhospitalier de ces demeures fut recompensé par le confort intérieur et la décoration originale dans les spacieuses chambres à coucher, les salles de réception, les cuisines. Dans presque chaque maison d’Arbanassi il y avait une pièce spéciale, préservée à la femme venant d’accoucher, qui y restait pendant 40 jours, isolée avec son bébé. Plusieurs de ces demeures ont été restaurées et ouvertes au public, ainsi la maison du commerçant Konstancaliev et celle de Hadji Ilya.

L’essor économique d’Arbanassi dans le passé entraîne la construction de 7 églises, sans dômes ni clochers, que l’occupant ottoman n’aurait pas tolérés ainsi les églises du Saint Dimitri, des Archange Michel et Gabriel, du Saint Georges, du St Athanase. Mais la plus ancienne et la plus fascinante est celle de la Nativité. Construite aux XVIème siècle, elle fut aggrandie et recouverte de fresques durant la première moitié du XVIIème siècle. L’église impressionne avec la beauté de ses portraits et la philosophie humaine, incarnée dans la présentation assez originale de certaines scènes. Aini dans la galerie entourant l’église au nord et à l’ouest, on peut admirer la scène de la Roue de la vie où se mêlent la théorie héliocentrique à la conception personnelle du peintre inconnu pour la vie; ou bien étudier, dans la prière pour les femmes, l’Arbre de Jessé, au pied duquel sont présentés 12 apôtres. L’iconostase, oeuvre des artistes de l’école de Triavna guarde une présentation originale de la Nativité du Christe, ainsi que 3 icônes, uniques en Bulgarie avec les scènes de l’Ancien Testament. La peinture murale à Arbanassi, foisonnante de sujets, cesse d’être monumentale et prend un caractère didactique. Le dessiu reste schématique, mais les coloris atteignent à une grande expressivité.